Devant la grande pharmacie de cette petite ville, deux jeunes gens, une fille et un garçon, propres sur eux et de belle prestance, distribuent des barres chocolatées.
« C’est gratuit et c’est bon pour la santé », disent-ils avec un large sourire.
Le lendemain, la pharmacie ne désemplit pas.
« Mais que se passe-t-il donc ? fait le pharmacien d’un air étonné qui ne peut que sembler suspect.
« Mais c’est une épidémie ! »
C’est pourtant bien lui qui avait organisé la distribution de barres chocolatées. Il les avait fabriquées lui-même en les surchargeant de produits laxatifs.
« C’est vrai cette histoire ? demande l’autre.
« Non » répond le conteur,
« mais tu t’imagines, et si c’était vrai ? »
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Deux hommes en uniforme font irruption dans la salle d’attente de la gare. « Vite, vite, tout le monde dehors. Laissez vos bagages, vous les reprendrez plus tard. C’est une alerte à la bombe… Vite, vite ». Les gens s’exécutent, et au bout d’une demi-heure, ne voyant rien arriver, les deux vigiles ayant disparu, ils s’enquièrent de leurs bagages. La salle d’attente est vide, nettoyée. Ils se sont tout fait voler.
« C’est vrai cette histoire ? » demande l’autre, inquiet. Mais non, c’est pour de rire, mais imagine-toi si c’était vrai ? » dit le conteur.
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« Ma chérie, prépare les bagages, tu pars pour Honolulu. J’ai gagné à la loterie et je te rejoindrai dès que j’aurai réglé les affaires courantes. »
- « Tu parles mon plaisantin, je commence à avoir l’habitude de tes histoires farfelues. Ça, c’est pas vrai ! »
- « Mais si, mon amour, regarde ; j’ai les billets, à nous la belle vie. Ça, c’est vraiment vrai. »